La santé sexuelle est-elle d'actualité pour ces ouvrières togolaise ? Il faut bien croire que oui car cette année encore, elles étaient nombreuses à participer aux ateliers sexo animés par Nathalie Giraud Desforges, sexologue parisienne. Payées à la tâche, ces ouvrières de la société Cajou Espoir ne sont pas rémunérées lorsqu'elles s'absentent pour écouter les conseils de Nathalie et pourtant nombreuses sont restées et ont posé des questions. Entre rire et bonne humeur, toutes ont montré l'importance du sujet.
Sortir des idées reçues
On peut parfois penser que dans les pays défavorisés, la sexualité n'est pas un sujet d'importance et que qu'hommes et femmes ont plus urgent à penser. Et pourtant, les employées de la société Cajou Espoir attendaient Nathalie avec impatience pour lui poser de nombreuses questions. Un moment intime et confidentiel entre femmes pour apprendre à prendre soin de son corps et sa sexualité.
La santé sexuelle un droit pour l'émancipation des femmes togolaises
Une récente étude menée dans des établissements scolaires au Togo a montré que 82% des élèves ne savaient pas qu'une fille peut tomber enceinte dès le premier rapport sexuel. On voit donc bien toute l'importance de l'éducation à la sexualité ! Mais plus encore, la santé sexuelle est une voie d'émancipation des femmes et de réduction des inégalités.
Des femmes puissantes qui travaillent pour l'avenir
Chez Cajou Espoir, les ouvrières sont souvent des femmes qui font vivre leur famille et ont pour ambition d'envoyer leurs enfants, filles ou garçons, à l'école. L'une d'entre elle était très fière de sa fille devenue médecin. Ces femmes ont un travail, un toit, l'accès à la santé grâce à un dispensaire ouvert en 2011 et sont en sécurité. Pas étonnant qu'elles s'intéressent à leur sexualité ! Maslow l'avait déjà formulé dans les années 1940 en dessinant sa célèbre pyramide des besoins.
Règles douloureuses et les douleurs à la pénétration
Les questions principales ont porté cette année encore sur la douleur pendant les règles et lors des pénétrations. Nathalie a proposé un protocole avec des points à presser sous la plante des pieds. L'expérimentation a suscité bien des soupirs d'aise et une franche rigolade. Le massage du dos en binôme a été longuement commenté. Peut-on l'utiliser « autrement » demande cette jeune femme ? Mon mari peut-il en profiter aussi ? L'importance du toucher nous concerne bien tous et toutes.
Une venue très attendue
Cette année, Nathalie a reçu des témoignages chaleureux de ces femmes qui l'attendaient avec impatience. L'une d'elle, rayonnante a pu parler avec son mari suite aux ateliers de l'an passé. Cette année ils ont eu enfin un bébé et les douleurs se sont envolées.
Forte de cette magnifique expérience, Nathalie espère revenir l'an prochain et s'adresser aussi aux hommes en forte demande de réponses.
Découvrir notre article de 2023 « Au Togo, une entreprise locale propose aux ouvrières une éducation à la santé sexuelle »