Femmes complices, femmes solitaires, femmes dans l’ombre ou femmes lumière. Femmes fontaines, femmes pubères, femmes natures, amazones ou déesses, Alain Héril, sexothérapeute, sexologue et sophro-analyste nous livre leurs témoignages.
Ce journal, je l’ai lu, relu plusieurs fois, avec avidité, avec tendresse. J’ai fait mien ce livre, écorné les pages, griffonné les entre-paragraphes, surligné les phrases. Il a nourri mes réflexions, fait vibrer mon corps. Il continue à résonner très fort en moi.
Les témoignages de Solenne, Katel, Bernadette, Clotilde, Jeanne … me parlent, je me retouve dans leur morceau d’histoire. Leur force, leur peur, leur découverte, leur parcours ont éveillé tout plein d’émotions. Je suis une partie d’elles, Lilith, prêtresse, tour à tour initiée et initiatrice avec mon Homme, accompagnatrice pour les autres. Résonnance dont les échos alimentent mes échanges quotidiens.
L’auteur retranscrit les paroles de ces femmes et commente avec justesse leurs propos. La sexualité féminine n’est pas analysée, elle est perçue comme source de liberté, source sacrée, un “espace de joie“. Son approche me plaît. Profondément humain, respectueux, patient, A. Héril accueille, recueille, écoute, relate et apprend. Il met de côté les idées reçues et explore des chemins généralement hors normes pour la profession : Tantra, spiritualité, relations amoureuses, relations de plaisir, sensations, ressentis. L’orgasme est conçu comme un tremplin, un accès au divin, une porte ouverte à “plus encore“. Nous sommes loin du jargon médical!
Ces femmes, c’est vous, c’est moi. Ce journal va à leur rencontre avec elles-mêmes, mais pas seulement. L’auteur explore les rivages du plaisir de la rencontre à l’Autre. C’est vrai, ce que l’auteur écrit, je le vis passionément : “comme les enfants aident leurs parents à grandir, la femme est là pour aider l’homme à devenir lui-même… un Humain serein, fragile, mortel et vertical!”
L’écriture est fluide, déliée, sérieuse ou ludique parfois avec une grâce poétique. Les mots sont justes, emplis de cette richesse de pensée. Je SUIS cette “femme qui jouit d’elle-même” et “qui dit oui au monde et à l’univers, avec la grâce des oiseaux zébrant le ciel de poésie et d’éclats de rire.“
Résonnance encore dans ma conviction profonde que “le sexuel est un abandon. Il y a dans la recherche sexuelle un processus qui vise à apprendre à perdre. Apprendre à perdre le contrôle. Apprendre à perdre la pudeur. Apprendre à perdre la peur de l’autre. On se défait. Pas seulement de ses vêtements, on se défait aussi de soi-même.”
La voie qu’a choisi l’auteur pour s’exprimer me fait penser à celle du Tantra. Mais oui!! Car “dans le Tantra, on ne cherche pas à atteindre, on cherche à ouvrir, à élargir, à mettre en expansion“, et c’est exactement ce qu’il fait : il explore sans tabou, il ouvre le débat au delà d’une simple sexualité génitale.
A. Héril, un homme qui aime La femme, une belle âme qui fait ce qu’il écrit quand il “essaie d’être au service de la pulsion de vie sans dogme et sans jugement”. Et moi je dis BRAVO!
Journal d’un sexologue : Ce que veulent les femmes, édition Le courrier du livre, en vente chez Amazon, 19,00 euros
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