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Etymologie de la masturbation

La masturbation, vient du latin manu stuprare (se polluer avec la main)

La masturbation, venant du latin manu stuprare (se polluer avec la main), désigne un acte naturel, presque banal, que l’on jugeait bon dans l’antiquité païenne sans croire qu’il déplaisait aux dieux.

Du reste, dans les religions anciennes, même les dieux le faisaient, avec des conséquences cosmiques pour l’humanité. Mircea Eliade l’a indiqué : « En Egypte, le dieu-soleil Ra-Atum-Khepri effectue la création du monde en se masturbant ». Shiva, le dieu de l’harmonie universelle en Inde, se masturba sans éjaculation dans un épisode du Shiva Purâna , et une autre fois, par une pollution involontaire dans le feu, il donna naissance à Skanda, le dieu de la beauté. La masturbation a été aussi, en des communautés archaïques, un moyen religieux d’assurer la fertilité.

En 1993, Alain Daniélou écrivait : « Des offrandes rituelles de sperme font partie des rites agraires dans diverses civilisations et encore aujourd’hui en Afrique, dans certaines régions, les jeunes hommes de la tribu font des trous dans la terre et y déversent leur semence ».

Forts de l’assentiment divin, pendant des siècles les humains se sont masturbés sans la moindre culpabilité. C’est en toute sérénité que le philosophe Friedrich-Karl Forberg, conservateur de la Bibliothèque aulique de Cobourg, dans son De Figuris Veneris (que son traducteur français Alcide Bonneau qualifia de « manuel d’érotologie classique »), en donna la définition : « Quiconque, en se frottant la mentule avec la main, en fait jaillir le sperme, est dit masturber. On accomplit cet acte soit avec sa propre main, soit en empruntant la main d’un autre ».

Le savant Forberg examina gravement s’il vaut mieux se servir de sa main gauche ou de sa main droite. Le poète latin Martial préférait la main gauche (qu’il appelle d’ailleurs sa « putain de gauche » dans une de ses Epigrammes ), mais d’autres, comme Pacificus Maximus dans ses Elégies , nous apprennent qu’ils usaient plutôt de la main droite pour cet office.

De toute façon, la masturbation est une manipulation simple et directe de l’organe génital, ne demandant pas d’autre instrumentation que l’action combinée des cinq doigts d’une main, en vue d’obtenir le soulagement d’une tension sexuelle.

Mircea Eliade, Histoire des croyances et des idées religieuses, tome 1 (Paris, Payot, 1983).

Alain Daniélou, Le Phallus (Puiseaux, Pardès, 1993).

Avec l’aimable autorisation des éditions “Le jardin des livres” Extrait de la “Sexualité de Narcisse”

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