Accessoires érotiques existants bien avant l’apparition de l’écriture, de l’olisbos au sextoys le plus fun, de nombreuses fonctions ont fait d’eux leur histoire actuelle, finalement bien primaire……Car il s’agit pour la plupart des joueuses, d’un retour aux sources : la recherche orgasmique, souvent solitaire. Mais il ne faudrait pas sous-estimer les missions multiples qu’ils détiennent !
Il est vrai qu’ils ont d’abord eu, -comme nous l’explique Nathalie dans son blog Du « O my gode » au « sexe à piles » : petites histoires des objets coquins-, cette utilité de satisfaction personnelle pour les femmes en l’absence de leurs maris guerriers ou marins.
Puis, dans les années 1960, aux Etats-Unis, le couple de sexologues Masters et Johnsons attribue au gode un rôle d’observation des muqueuses et des sécrétions féminines lors de son introduction dans le vagin. Grâce à cette « sonde », ils réussissent à déterminer le déroulement des différentes phases de l’orgasme. Décrits ensuite comme sordides pendant les années 70, période paradoxale affichée comme libératrice mais pourtant pourrie par la censure……Ils finissent par devenir les objets incontournables de la vague moderne actuelle du porno chic.
Et oui ! La mode a fait de ces petits canards et autres toys adaptés à l’ergonomie féminine, des objets usuels et sensuels indispensables ! Il a ainsi déculpabilisé ces utilisatrices habituelles et renforcé la curiosité des plus timides. Mais les conséquences de cette ouverture à un plus large panel n’ont pas manqué de propager dans les esprits de nouvelles aspirations mais aussi de nouveaux préjugés à l’égard de tous ces stimulants…
Chacune d’entre nous lui donne d’ailleurs le nom qui lui convient le mieux : objet de plaisir « mon câlin », de rééducation « mon outil », de remplacement « ma bite sur piles », objet inutile « ce marteau-piqueur »… et j’en passe !!
Pour les unes, il est élégant, design, coquin. Il a souvent l’image d’une extension et d’une indépendance du plaisir féminin. Il associe le côté « branché », qui s’illumine, qui scintille, qui clignote, qui fait onduler en musique… à la masturbation tout féminine et épicée qu’elle est et qui tourne, qui titille, qui frétille… enfin dosée comme elles l’entendent ! Il est associé à un jouet que se procure les plus gourmandes en fonction de leurs formes, matières et coloris divers qui les font le plus saliver.
Intégrant ces joujoux luxurieux comme appartenant assurément à la vie érotique de plus en plus d’individus, certaines en ont profité pour se l’approprier en tant qu’unique partenaire. Il devient l’intime complice, disponible à souhait, qui ne restreint aucune pulsion en contentant l’appétit vaginal là et quand on décide de les assouvir ! Il n’oblige à aucune discussion ni à aucune concession avant ou après la jouissance… un petit échantillon de consommatrices va même jusqu’à prôner qu’il assure un plaisir en tout tranquillité, aucune MST ne pouvant entraver leur opus.
Assumant cette forme de sexualité, il représente pour d’autres une extravagance plutôt péjorative dans l’utilisation de ces artifices. On lui inflige comme seul palliatif d’épanouir les « mal baisées ». Les hommes auraient-ils peur de perdre leur éternelle place de leader (idée elle aussi toute dépassée) dans la jouissance féminine ? Les plus réfractaires seraient-elles jalouses de leurs comparses ? Peut-être ne soupçonnent-ils pas (par ignorance) les effets ravageurs qu’ils peuvent procurer à certaines d’entre nous…
Au-delà du côté ludique (qu’on l’apprécie ou non) et de manière plus pragmatique, il peut aider à l’apprentissage, à la découverte de son propre corps, les femmes ne jouissant pas « naturellement »… Les sextoys peuvent également seconder les défaillances de notre partenaire… en rassasiant les plus exclusives, qui peuvent jouir sans tromper ! Il a même des qualités de prévention d’incontinence ou de renforcement des muscles vaginaux, utile après un accouchement…
Malgré les innombrables papiers qui dessinent les vibros et autres ami(e)s, -toujours selon la subjectivité de celui qui donne son opinion-, comme épatants et presque essentiels à l’épanouissement personnel voire conjugal ; certaines n’y voient aucune utilité, éprouvant une sensation d’excroissance dans une relation privilégiée à deux. Celles qui n’éprouvent nul besoin à l’accoutumance ou à la simple folie douce de s’offrir de temps à autre ces adjuvants ne doivent absolument pas se sentir hors-jeu ! Manque de phéromones, de sensations animales surement… Mais n’ayez crainte, décupler l’autonomisation et la créativité ne se limite pas à ces objets, la chair en duo regorge d’extases et pourquoi pas accéder à ces « plus » de l’amour au fur et à mesure en commençant par des softs comme la cuisine aphrodisiaque ou encore les massages ?
Commenti