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A la recherche de la version féminine du Viagra

Le sexe est une industrie prometteuse pour les laboratoires pharmaceutiques américains (mais pas seulement) qui ne perdent pas une occasion de travailler à de nouveaux “médicaments” susceptibles de booster les libidos flageolantes. Après celle de ces messieurs désormais sauvée grâce au Viagra, l’époque bénie du “toujours prête mon amour” est en passe d’advenir si l’on en croit un récent papier paru dans un numéro du The New York Times d’avril. En effet, plus rémunératrice qu’une étude sur les maladies orphelines, la recherche US vient de mettre la main sur ce qui pourrait être un nouveau blockbuster dédié tout spécialement au désir féminin.

Nombre de femmes américaines (mais pas seulement, n’est-ce pas) se plaignent en effet auprès de leur sexologue d’une baisse de désir passé 25 ans de mariage… (je cite)

Nous savons déjà que la cuisine américaine recèle des trésors d’inventivité pour relancer la libido émoussée de ces dames (lire et ) mais bon, elles font les coquettes et réclament du « dur » du vrai du réellement excitant (parce que la cuisine … ), du Viagra pour dame en résumé .

Dont acte, les chercheurs sachant entendre, surtout sur des sujets pareils, ont décidé de chercher une substance raisonnablement sûre (c’est monstrueux mais écrit) et efficace qui agisse sur le système nerveux central, sur les centres du plaisir du cerveau ou les circuits sensoriels qui les alimentent. Et pour les maladies orphelines ? Mais je m’égare…

Or, ne voilà t-il pas que l’intrinsa de Procter & Gamble, semblait en passe de remporter le morceau [il s’agissait d’un patch à la testostérone délivrant une hormone sexuelle dont on pensait qu’elle jouait un rôle crucial même si mal connu dans la libido masculine et féminine]. Chic, s’est dit le labo avant que la Food & Drug administration ne décide de refuser l’accréditation au motif que les risques encourus étaient supérieurs aux bénéfices attendus. On a failli jouir à n’en plus finir mais voilà qu’ils nous retirent nos jouets

Consternant mais pas fini, le chercheur ayant de la ressource [je ne sais pas pourquoi, mais parvenue à ce stade-là de mon exposé, je pense furieusement aux dérives de l’industrie pétro-chimique et j’ai copieusement froid dans le dos].

Plus récemment, un autre traitement potentiellement prometteur a fait ses preuves lors des premiers tests cliniques. Le composé, appelé Bremelanotide, est une version synthétique d’une hormone impliquée dans la pigmentation de la peau. Cette substance avait initialement été développée par un laboratoire dans le cadre de la prévention du cancer cutané. Mais, des hommes participant au groupe d’expérimentation ayant déclaré qu’ils avaient eu parfois des érections spontanées, le laboratoire a décidé de d’explorer la face caché du médicament. Or, les études sur les rongeurs ont démontré que le médicament ne donne pas seulement des érections spontanées aux rats mâles, mais induit aussi une excitation sexuelle des rates femelles. Nonobstant, les femelles répondaient à la drogue dans les conditions de laboratoire, c’est-à-dire qu’elles conservaient un contrôle de leur comportement amoureux. En d’autres termes, disent les chercheurs, il ne semblerait pas qu’il s’agisse d’une drogue permettant le viol. Enfin, c’est ce qu’ils pensent… mais bon, entre ça et du cash, on va pas faire les difficiles, pas vrai ?

Inspiré par les travaux récents sur les rongeurs, le laboratoire a décidé de tester la drogue sur les femmes. Les résultats d’une étude pilote portant sur 26 femmes ménopausées avec un diagnostic de désordre sexuel suggère que le Bremelanotide pourrait avoir un effet aphrodisiaque léger. Les femmes en traitement étaient légèrement plus enclines à avoir des relations sexuelles avec des partenaires durant le test que celles du groupe témoin, bien que le responsable de la reprise d’activité n’ait pas été dénoncé (messieurs ? mesdames ?) !

Voilà, alors que la convention REACH a tant de mal à être adoptée, l’industrie continue à dénicher des produits qui « ne semblent » pas dangereux qu’elle expérimentera gentiment sur nous, pauvres cloches à porte-monnaie plein et désir plat.

Comme dit Nathalie, mieux vaut encore les sextoys Piment Rose, ça au moins on sait que sans danger !

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