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Araki versus Dolce&Gabbana

Il y a les photos d’Araki dont Nathalie a déjà parlé dans son blog et celles des dernières pubs censurées de D&G. Il y a les femmes nues, le bondage, les noir et blanc exacerbés où l’aréole des seins fait comme une tache de sang. Il y a une femme à terre, jambes écartées, homme agenouillé tenant ses mains devant un trio de mâles attendant le… Le quoi au juste ? Le viol pense-t-on illico.

Il y a donc au centre de l’une et l’autre image (je mets à part la seconde affiche D&G avec un homme nu à terre avant / après ? coït / viol ? puisque l’un des comparses remet sa cravate pendant qu’un autre se déboutonne et que 2 autres matent, mais c’est pareil) une femme et des fantasmes.

Les images difficiles de l’un, qui renvoient à une culture éminemment complexe où le bondage est un art : celles d’Araki ; Les images vulgaires de l’autre qui convoquent une pseudo démarche culturelle pour légitimer l’appel au viol : celles de D&G.

J’ai lu, ça et là, que nous entrions dans une époque de retour à l’ordre moral. La belle excuse quand il s’agit seulement de nous vendre de la puissance brute et de la soumission. Dites, monsieur Dolce et vous monsieur Gabbana, vous auriez mis votre mère à cette place là ? C’est quoi au juste cette débauche d’agressivité ? Cette exultation perverse, cette provoc mercantile ?

Car voilà bien le hiatus entre l’une et l’autre démarche : si je souscris à la réflexion d’un artiste et à ses images perturbantes parfois choquantes voire tout simplement incompréhensibles pour mon système de pensée ; si je convoque l’intelligence pour comprendre et peut-être apprécier son travail, je me refuse tout net à souscrire à une démarche obscène, parfaitement ignoble, où l’image provoque pour rien, ah si, pour vendre des colifichets. Triste surenchère méprisante où, pour exister sur son marché, il faut choquer le quidam quitte à se comporter comme un salaud.

Et je devrais continuer à être une cliente D&G ?

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